Née
en mai 1967, Ariane Grimm (pseudonyme d'Annick M.) a commencé son journal
au début de son CE1 (octobre 1974) et le continue tout au long de son année
scolaire, d'octobre à juillet. On ne lui a pas offert un journal à
serrures: elle se bricole elle-même une série de supports personnels. Ses "PREMIERS JOURNAUX" ont fait l'objet d'une étude de Philippe Lejeune : "Le journal d'Annick, 7 ans et demi" dans la revue Trames (IUFM de Rouen, en 2005), puis dans AUTOGENÈSES, les Brouillons de soi 2 (collection Poétique) aux Editions du Seuil, avril 2013, 432 pages (Ariane Grimm: pp. 7, 13, 19, 52-54, 303-330, 348, 359, 389, 414).
C'est
à 10 ans qu'elle tiendra le premier des 17 cahiers de ce qu'elle appelait
ses "CAHIER DE MÉMOIRE". Journal
étonnant de vitalité et d'invention, très direct de ton,
manifestant souvent une profonde détresse.
Avant
même de savoir écrire, Ariane dictait des "FICTIONS" à ses baby-sitters; entre sept et dix ans, elle s'exerce à l'art
du récit dans un nombre ahurissant de créations de toutes sortes
: bandes dessinées, récits illustrés, que l'on trouve
d'ailleurs épars au milieu d'autres types d'oeuvres, chansons (qu'elle
enregistra), poèmes, livres de "potions" (recettes), etc...
Tout lui était bon pour s'exprimer en faisant des petits livres ou
livrets cousus, illustrés, ou en remplissant des carnets.
Dans son Cahier de mémoire n° 1, elle montre sa maîtrise
en récapitulant sa déjà longue carrière dans ce
qu'on appellerait aujourd'hui l' "AUTOFICTION". Elle
n'en continuera d'ailleurs pas moins à écrire des fictions dont la ligne directrice se développe autour d'un personnage féminin
dans lequel Ariane se projette : d'abord Vanie, ensuite Limine (héroïne
d'une bande dessinée féministe qui transpose Lucky Luke au féminin),
puis Line, à la silhouette provocante, souvent dessinée, qui
finira par être intégrée comme une sorte de double d'Ariane
dans le journal lui-même.
Les
parents d'Ariane sont divorcés. Ariane vit avec sa mère, dans
une relation passionnée et anxieuse. Le premier usage
qu'elle fera de l'écriture sera d'envoyer - mot impropre, la plupart
de ses "LETTRES" étant échangées à la maison- disons
plutôt d'adresser des mots d'amour à sa mère pour être
sûre de garder son affection.
Ariane est morte dans un accident de moto à l'âge de dix-huit
ans, en août 1985.
Après
sa mort, Gisèle Grimm, sa mère a publié sous le titre "LA FLAMBE, JOURNAL INTIME D'UNE JEUNE FILLE" (Belfond en 1987 & J'ai lu en 1988), les quatre derniers des dix-sept
cahiers tenus par sa fille de 1977 (dix ans) à 1983 (seize ans).
Les cahiers d'Ariane Grimm ont été exposés à Lyon en 1997 dans le cadre de l'exposition "UN JOURNAL À SOI" et depuis, l'ensemble de l'atelier d'écriture d'Ariane est présent dans de nombreuses manifestations sur le journal intime et l'autobiographie, manifestations que l’on peut voir sur le site dans « LES EXPOSITIONS » et dans « MEDIAS ».
Le
journal d'Ariane a fait l'objet, à l'initiative de Philippe Lejeune
(membre de l'Institut universitaire de France - spécialiste de l'autobiographie) d'un
film de 26 minutes "BONJOUR PETIT COPPER",
réalisé par Roland Allard, diffusé sur Arte en 1998 dans
le cadre d'une soirée Théma sur le journal intime. Ce film sera présenté prochainement à l'intention des scolaires au cours du PREMIER FESTIVAL DU JOURNAL INTIME qui aura lieu à Paris du vendredi 15 au dimanche 17 septembre 2017.
A signaler, parmi les nombreuses manifestations qui ont eu lieu sur le journal d'Ariane, la reprise les 6 et 7 novembre 2013 à l'Université
Louis Lumière Lyon II du spectacle "BANANA, JOURNAL D'UNE DEMOISELLE" (nom du quatorzième
"cahier de mémoire" d'Ariane), spectacle créé en 2012 par la Compagnie des Infortunes à l'occasion du "Festival de l' "Écriture de Soi" à Ambérieu-en-Bugey, ville de l’Autobiographie (repris en de nombreux lieux dans la région Rhône-Alpes) et interprété par les jeunes comédiennes de la Compagnie sous la direction de Charly Marty et Pierre Kuentz. Cette reprise, en novembre 2013, avait été présentée ainsi: "Extrait d'un document autobiographique exceptionnel, ce spectacle présente un intérêt pour tout étudiant ou chercheur en sciences sociales et en sciences de l'éducation. Ayant déjà fait l'objet de plusieurs investigations, il a été porté à la connaissance du public scientifique par plusieurs articles de Philippe Lejeune. Cette partie du journal est celui de la « cure » ; la jeune fille de quinze ans suit une psychanalyse. Son journal retrace dans le détail ses « séances » et son lien au psychanalyste."
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