La pièce sur Ariane Grimm

"BANANA, JOURNAL D'UNE DEMOISELLE"

Cette pièce est extraite du cahier de mémoire n°14 « Banana », premier des quatre cahiers publiés dans « La flambe, journal intime d’une jeune fille » chez Belfond en 1987.

Créée par la Compagnie des Infortunes à l’occasion du "Festival de l'Écriture de Soi" à Ambérieu-en-Bugey, ville de l’Autobiographie, qui s’est tenu du 7 au 10  novembre 2012, la pièce a été mise en scène par Charly Marty et Pierre Kuentz et interprétée par les jeunes comédiennes de la Compagnie :

Une jeune fille. Une vraie jeune fille... Qui déborde d’enthousiasme, puis qui déprime. Qui est moche et puis belle (toujours à cause de la frange !). Elle ne sait pas ce qu’elle veut mais elle sait qu’elle veut comprendre pourquoi elle ne sait pas ce qu’elle veut. Alors, elle écrit dans son journal, dans ses cahiers d’intimité. Elle s’appelle Ariane Grimm.

 

Les cinq jeunes filles :

Maman est conne ! Cela me fait beaucoup de peine. Je me rends compte qu’il ne faut pas la croire. La conclusion est là. Elle m’a juré que j’irai à la cantine puis cinq minutes plus tard que je n’irai pas. Alors quelle conne.

Marie :

Ah ! Enfin ! J'y suis à ce beau cahier de mémoires BANANA. Je jubile d'écrire enfin sur ses petites pages décorées. Je suis plus sûre de moi en ce moment que si j'avais commencé BANANA un an plus tôt. Cela grâce à JF mon psychanalyste, mais je sens que je vais arrêter cette thérapie au plus tôt .

Matys :

... Finalement, la rupture avec Laurent ne m'a pas tellement contrariée. Je suis tellement mieux que lui! Ce n'est qu'un mec mal bâti, traînant sa grolle, frimant avec  sa mob, dragueur, et en troisième en plus ! Ce que j'ai voulu faire et que j'ai réussi (je n'y croyais pas tout à l'heure!), c'est que c'est moi qui ai cassé... En fait, c'est faux car c'est lui qui avait toujours un truc à faire, mais c'est moi qui ai décidé. Je sais que si je ne lui avais pas parlé, ça aurait continué comme ça en se dégradant... Smacks à la volée (son), coups d’œil (son), etc. (son).

Marie :

Je vais parler aussi d'une chose: Souvent sur THE FAUVES, j'écrivais : « Je ne veux rien analyser ! » Ça voulait dire que j'avais mon problème et je ne voulais pas le modifier. Je refusais d'y apporter le moindre changement ou voir les choses d'un point de vue différent. J'avais d'abord besoin de me lamenter. Je ne voulais pas m'en sortir. Je restais enfoncée.

Coline :

J'ai un problème : je suis dégoûtée de tous les organes (les yeux etc.). En quatrième, quand nous avons vu un œil, j'étais la seule à ne pas pouvoir regarder la manipulation de l’œil, et ce matin, nous avons étudié un cœur. Beuh! C'était infect, dégueulasse. Mes copines maniaient l'organe sans crainte ni dégoût. Moi, je me cachais les yeux! Je ne pourrai jamais être chirurgienne !