" Avant mes cahiers de mémoire, j’ai eu plein de petites feuilles volantes racontant ma vie." et "J’ai beaucoup imaginé, inventé depuis que je suis toute petite". Ces deux phrases d’Ariane Grimm (1967-1985), qui trouva la mort à 18 ans dans un accident de moto, résument le contenu du site consacré à ce qu’on pourrait appeler son " atelier d’écriture ".
Dès l’âge de 7 ans, elle a dessiné et écrit
avec passion dans deux directions : la réalité et la
fiction.
Côté réalité, dès l’entrée
en CE 1, elle s’essaie pendant un an à tenir un journal
sur feuilles volantes et sur petits carnets. Ce sont : LES PREMIERS
JOURNAUX.
Pendant deux ans, elle s’abstient avant de revenir à
l’âge de 10 ans, cette fois pour de bon et jusqu'à
16 ans et demi, à ce qui la passionnait et qu’elle appelait
ses : CAHIERS DE MEMOIRE.
Dix-sept cahiers dont les quatre derniers - ceux de l’adolescence - ont
été publiés chez Belfond en 1987 (puis chez "J’ai
lu" en 1988) sous le titre "La flambe,
journal intime d’une jeune fille" avec la photo
en fac-similé de la première page de chacun des cahiers.
Le site montre ce que le livre ne pouvait reproduire : la richesse,
la fantaisie, l’inventivité de la décoration,
des documents joints, ces images, ces collages, ces couleurs…
ces inventions graphiques que présentent la plupart des pages
du journal : l’échelle de la courbe d’humeur de
la journée…
- Cahier de mémoire
n °4 - Entrée du 21 novembre 1978 -
…
mais aussi des thermomètres pour indiquer la situation météorologique…
des personnages de BD… dans lesquels, dès l’âge
de 7 ans, Ariane se projette : d’abord Vanie,
puis, à 10 ans, Limine, héroïne
d’une bande dessinée féministe qui transpose Lucky
Luke au féminin, et enfin, Line,
à la silhouette provocante, souvent dessinée, qui finira
par être intégrée comme une sorte de double d’Ariane
dans le journal lui-même et qui l’accompagnera au long
de son adolescence :
L’AUTOFICTION
Elle n’en continue pas moins à écrire des fictions
: contes, petits romans, albums illustrés, bandes dessinées...
Elle trie, pastiche, réinvente ses lectures:
LA FICTION
Fille de parents divorcés, Ariane vit avec sa mère dans
une relation passionnée et anxieuse. Le premier usage qu’elle
fera de l’écriture sera d’envoyer - mot impropre,
la plupart des lettres étant échangées à
la maison - disons plutôt d’adresser des mots d’amour
à sa mère pour être sûre de garder son affection
:
LES PREMIÈRES LETTRES
Mais bien que les écrits d’Ariane Grimm aient été
objet d’études (Philippe Lejeune, "Le
journal d’Annick 7 ans et demi " ), que quatre de
ses cahiers aient été publiés, qu’ils soient
présents encore aujourd’hui dans de nombreuses expositions,
qu’ils aient été filmés dans une soirée
Théma-Arte, "Bonjour petit Copper",
1998 (réalisation Roland Allard, à télécharger
prochainement), tous ces écrits, véritable boulimie
de création, ont besoin pour exister du répertoire que
constitue un site Internet avec, cela va de soi, de fréquentes
mises à jour signalées depuis janvier 2007:
DERNIÈRES NOUVEAUTÉS DU SITE
Le site est-il regardé... combien d’internautes s’y sont intéressés
? Au moment où j’écris cette note (aujourd'hui 3 avril 2016), mon hébergeur signale 11.970 visiteurs et plus de 27.000 pages vues (depuis le 23.11.2008), le site ayant été particulièrement visité dans le monde entieret pendant un an après la sortie du livre de Philippe Lejeune: "AUTOGENÈSES, Les Brouillons de soi, 2" (Editions du Seuil, 2013).
Alors, un site pourquoi faire? Tout simplement pour montrer la richesse des cahiers d’Ariane
Grimm dans l’espoir - peut-être - d’en faire une
nouvelle édition avec cette fois de nombreux fac-similés
et, pourquoi ne pas rêver, quelques images des premiers journaux
d’Ariane tout en sachant que par ailleurs les écrits de la jeune diariste sont connus et reconnus par de nombreux universitaires grâce à l'immense intérêt que Philippe Lejeune a eu pour tout ce qu'elle a créé (MÉDIAS).