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ARIANE PARLE DE SES CAHIERS DE MÉMOIRE DANS SES LETTRES

 

3. Le 6 décembre 77. Le cahier servira à marquer mes rêves

En classe de musique avec l’école (3)

Le 6 décembre 1977
Ma belle noute,
Quand ce matin, j’ai appris qu’un colis m’attendait, j’ai été très très très très heureuse, toujours le sourire au lèvres, et puis après des attentes, je l’ai eu enfin et j’arrachai le papier avec délice en regardant les trois lettres devant moi et des sucettes qui se mettaient en exposition. Alors avec envie et grande joie, je découvrai mon pull qui me manquait et, sur les lettres, des timbres formidablement beaux. Quel contentement.
Je n’eus le temps de lire les lettres qu’il fallait déjeuner et puis là, j’ai le temps de relire les lettres, de mettre mon écharpe, de crâner avec mon écharpe (les deux : la laine et la rouge) et mon bonnet. Quel plaisir tu sais.
Le cahier que tu m’as donné servira à marquer mes rêves. Adorée ma nounoute que j’aime, je pense à toi. En ce moment, un moniteur fait du rock avec sa guitare et chante. J’adore la carte orange. Je vais la coller sur mon cahier.
Je t’aime noute et je me régale avec les deux sucettes (une petite mauvaise nouvelle : quand la maîtresse m’a donné le paquet, il était déjà déchiré ainsi que le sac. Il y avait d’autres sucettes ?).
Que je t’aime. Je pense à toi. Aujourd’hui, je suis allée voir une fromagerie. Quelle crotte. On est rentrés. Quelle affreuse colonie. Vivement qu’on se voit, qu’on s’embrasse, qu’on se dise « je t’aime ». Ma noute, je t’adore. Quand on se verra, quel plaisir. Je t’adore ma noute. Je pense tous les jours aux étagères et même je crois que tu m’as dit que tu ne les avais pas trouvées. Ça fait rien ma noute. Je pense à toi sans arrêt. Je t’aime. A demain. Annick.
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