Entrée du 20 mai 1980 : Collée au cahier, lettre d’une petite camarade de classe :
Aujourd’hui, depuis hier, j’ai laissé tomber Abigaël pour aller avec Sophie.
[...]
Voici ce qu’elle m’a écrit :
Chère Annick,
Je crois que tu ne me causes plus car tu es toujours avec Sophie. Ce n’est pas que je l’aime pas mais tu me laisses tomber : par exemple tu as couru avec Sophie parce que tu allais chez elle sans m’attendre et sans me dire « à c’t’aprem » et en sortant du cours de math tu lui as dit, et je suis là comme si je ne comptais plus, comme s’il n’y avait plus qu’elle.
Peut-être que pour toi, un an d’amitié c’est trop.
[...]
Ton vieil hibou
On s’amusait si bien. Pourquoi tu as été repêcher des fautes que j’ai fait et que tu te venges ?
Elle est jalouse. Mais je lui dois bien ça, à cette chipie.
Combien de fois ne m’a-t-elle pas laissé tomber ?
J’ai le cafard ce soir.
Gisèle m’énerve. [...]
Annick
Au bas de la page de droite, dans un petit encadré collé au cahier, on lit :
Abigaël + Annick = grande AMITIÉ
(avec la signature des deux jeunes filles)